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Une église gothique sans arcs-boutants

16 mars 2024 
Benoît Strepenne

Les moines de Saint-Hubert - ou à tout le moins certains d’entre eux - avaient la dent dure et la mémoire longue. Ainsi, alors qu’un conflit les oppose à leur abbé Nicolas Spirlet (1760-1794), ils publient à Paris en 1772 un Mémoire sur le despotisme des abbés de St Hubert dans lequel ils reprennent comme argument à l’appui de leurs reproches l’enlèvement avant 1623 des arcs-boutants de l’abbatiale - «arches énormes qui soutenoient le vaisseau de l’église» - par l’abbé Nicolas de Fanson (1611-1652).

Au-delà de ce qu’il nous révèle de la vie au sein de l’abbaye, le Mémoire nous livre une information architecturale intéressante: à sa construction au 16e siècle (1525-1564), l’église actuelle avait donc des arcs-boutants, enlevés moins d’un siècle après leur édification pour des raisons qui ne nous sont pas connues, mais dont on peut supposer qu’elles sont liées à des questions de stabilité du bâtiment. Une gravure, qui se dit du 17e siècle, nous les montre, mais présente de nombreuses incohérences et résiste mal à une analyse critique.
Au 19e siècle, alors que sont réalisés de très importants travaux de restauration, le souhait d’une reconstruction des arcs sera plusieurs fois formulé, sans résultat. Nous ne pouvons donc qu’essayer d’imaginer - au besoin par comparaison - à quoi ressemblerait notre basilique si elle n’en avait pas été privée.