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Vers 1721, Dom Lefèbvre réaménage totalement l’intérieur de l’abbatiale, en faisant largement usage du marbre extrait de la carrière achetée en 1707 par l'abbaye, à Thise (voir cet article).
Suivons Pierre-Lambert de Saumery, en visite à Saint-Hubert quelques années plus tard, alors qu’il prépare le volume III de ses Délices du Païs de Liège, paru en 1743.
« Le Portail est incrusté de marbre, ainsi que les Piliers, jusqu’à une certaine hauteur. On a été obligé de couvrir ainsi les brêches que les Hérétiques y avoient faites. (…)
« Le Choeur est séparé de l’Eglise par un Mur de marbre noir, dont le milieu est assés ouvert pour qu’on puisse voir de la Nef tout ce qui se passe dans le Sanctuaire.
« Le Pourtour du Choeur & du Sanctuaire est revêtu de marbre, & comparti de plats Pilastres de même matiere. (…)
« La Balustrade de marbre, le Pavé, ainsi que les Marches, les Dégrés, les Piliers & les Rampes font aussi un très-bel éfet.
« Le grand Autel, construit à la Romaine, est composé de huit Colonnes de marbre d’Ordre Corinthien avec les accompagnemens de marbre de Genes. La Corniche est cantonnée des Figures de St. Pierre & de St. Paul; & les quatre Anges, placés autour du Tabernacle, qui est de vermeil, se trouvent surmontés d’un Couronnement formé de six Colonnes d’Ordre Ionique, où est placée une belle Figure de la Vierge. Tous ces ornemens sont d’un marbre choisi. Les curieux en Architecture remarquent avec une espèce de surprise, que cet Autel, quoique très-haut & très-maissif, se soutient par son propre équilibre, sans être ancré à aucune masse d’alentour. »
L’abbatiale, remaniée en profondeur, est adaptée au goût du jour.
Source : Richard Jusseret, À Saint-Hubert, le marbre fait carrière, communication au colloque Autour des marbres jaspés, Namur, 4 septembre 2012.
