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L'accident du 15 août 1921

03 janvier 2022 
Benoît Strepenne

Deux photos d'un accident - le plus grave qu’ait connu la ligne de tramway de Poix à Saint-Hubert - entre un convoi vicinal et une voiture illustrent un article d'André Dagant publié en 1978 dans le tome II des Cahiers d’histoire (p. 253). Des légendes sommaires les accompagnaient. Voici le détail des faits, reconstitués au départ des articles parus dans la presse de l'époque.

Le drame se produit en début de soirée du 15 août 1921 au passage à niveau de Saint-Hubert, au bas de l’avenue Nestor Martin. 

Le tram de 18h20, bondé, avait assuré à Poix la correspondance avec le train de Bruxelles. Arrivant à Saint-Hubert, il approchait du carrefour des routes de Poix et de Grupont, se préparait à traverser la route et prenait de l’élan pour aborder la dernière montée le long de l’usine Martin avant l’entrée en gare.

Au même moment, une voiture descendait l’avenue Nestor Martin pour se diriger vers Grupont.
Voyant la rame approcher et estimant ne plus pouvoir s’arrêter avant le passage à niveau, le conducteur, M. Georges Chasseur, garagiste à Andenne, accéléra pour le franchir avant son arrivée. Malheureusement, les roues avant de sa voiture s’enlisèrent dans un tas de cendrées destiné à l’entretien de la voie. Déposé en bord de route par la SNCV, il débordait sur la chaussée.

L’automobile, qui transportait six personnes, s’immobilisa, l’arrière restant sur le passage, et fut prise en écharpe par le lourd convoi vicinal composé de cinq voitures et d’un fourgon tractés par une locomotive à vapeur. Les passagers installés à l’arrière — Mme Irma Chasseur-Leclère (35 ans), Mlle Mariette Rousseau de Nandrin (24 ans) et M. Eugène Closset, brasseur à Modave — furent tués sur le coup. À l’avant, Mme Juliette Closset-Boesmans fut grièvement blessée, tandis que son fils de 15 ans l’était légèrement. M. Chasseur sortit indemne de l’accident.
Mme Irma Leclère était née à Hatrival, où elle est inhumée auprès de ses parents. Curieusement — et erronément — sa pierre tombale mentionne le 15 août 1922 comme date de décès.

Réformant un jugement rendu par le tribunal de première instance de Neufchâteau en décembre 1923, la cour d’appel de Liège attribua en août 1924 la pleine responsabilité de l’accident à la SNCV qui avait commis une faute lourde en ne relevant pas le tas de cendrées qui entravait la circulation, alors que cela lui avait encore été demandé le 13 août.