Tome V

Cahiers d'histoire | 1981

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Au sommaire de ce volume :

J.M. DOUCET, La localisation de la conversion légendaire de saint Hubert à La Converserie. Supercherie monastique ? Tradition populaire ? Initiative des chasseurs romantiques du XIXe siècle ? 3
Selon les termes d'une ancienne oraison populaire, Hubert, prince d'Aquitaine à l'époque de l'Empire franc, délaissait le chemin de la foi chrétienne pour les sentiers de la chasse lorsqu'il eut un jour "l'avantage de voir Jésus crucifié entre les bois d'un cerf". Cette vision le détermina à se convertir et à s'engager dans la voie du sacerdoce. Ainsi commence la célèbre légende du premier évêque de Liège, patron des chasseurs, un des saints les plus populaires du calendrier catholique.  
J. HOCKAY, L'abbaye de Saint-Hubert au Moyen Âge, 1189-1500. I.- Années troublées et première restauration, 1189-1212 63
Cette série d'articles retrace, au rythme des abbatiats, l'histoire de trois siècles, plus précisément celle de la période 1189-1500. Celle-ci pourrait comprendre quatre volets: une période troublée (1189-1199), des essais de restauration (1199-1301), une réforme (1302-1364), les dernières années et l'ouverture aux temps modernes (1365-1500).
Trois séquences composent cette première étude qui couvre les années 1189-1212.
 
C. DUPONT, Les jurés de Saint-Hubert à la fin du Moyen Âge 109
Une enquête de G. Despy et C. Billen sur les jurés des villes de Basse-Lotharingie au XIIIe siècle permet de voir en eux les représentants d'une partie de la population urbaine liée plus spécifiquement au commerce ou, d'une manière plus large, à la richesse mobilière. Elle montre le caractère représentatif de cette institution, parfois temporaire, destinée à être le défenseur et le porte-parole d'un groupe ou d'une partie de groupe social.
Étudier les jurés de Saint-Hubert oblige à analyser concrètement la mise en place et le fonctionnement historique de la réalité urbaine à Saint-Hubert et ajoute des éléments à la connaissance, encore fragmentaire, des villes médiévales en Ardenne.
On ne connaît pas de manière exacte les causes et la date de création des jurés de Saint-Hubert, mais on sait, par un record de la haute cour du lieu daté de 1514, que c'est sous l'abbatiat de Jean d'Ockier (1373-1399) qu'un ou des conflits ayant surgi entre l'abbé et l'avoué de Saint-Hubert d'une part et les bourgeois d'autre part, il fut décidé de créer quatre jurés.
 
A. LANOTTE, La crosse de Remacle de Marche, abbé de Saint-Hubert, 1538-1564. A propos d'une attribution erronée 119
Les chanoines titulaires de la cathédrale Saint-Aubain de Namur ont offert en 1929 à Paul-Justin Cawet, nommé évêque d'Himéria et désigné comme coadjuteur de l'évêque Thomas-Louis Heylen, une crosse réalisée par les orfèvres Salmon et Wouters des ateliers d'art de Maredsous. La pièce, conservée à l'évêché de Namur et récemment remise au trésor de la cathédrale, a figuré à plusieurs expostions organisées à Saint-Hubert. Elle y a été présentée comme une réplique de la crosse de dom Spirlet, dernier abbé du lieu. L'attribution est erronée: elle est une réplique de la crosse de Remacle de Marche, abbé de 1538 à 1564 dont elle porte le blason.  
L. HANNECART, Survivance de pélerinages expiatoires en Ardenne au XVIIe s. 131
La pratique des pèlerinages expiatoires et judiciaires a connu une extension considérable au Moyen Âge et en particulier aux XIVe et XVe siècles, pour s'estomper progressivement au siècle suivant. Cette sanction a été considérée par certains historiens comme un effet de la mainmise ecclésiastique sur les autorités civiles. D'autres cependant n'y ont vu qu'un élan religieux attisé par la renommée de certains sanctuaires. Il faut cependant remarquer que le recours à ce procédé était particulièrement fréquent dans les principautés ecclésiastiques. Le but poursuivi par le pèlerin était l'obtention du pardon de ses fautes ou de ses délits, après avoir visité le sanctuaire désigné. Pour s'assurer de la réalité du déplacement, l'autorité exigeait au retour un témoignage écrit.  
J. CHARNEUX, La table des moines ou un quart de siècle d'alimentation à l'abbaye de Saint-Hubert, 1717-1742 139
Traditionnellement, l'historien s'intéressait fort peu à l'histoire matérielle, à l'évolution du niveau de vie et, encore moins, aux coutumes alimentaires. Mais, depuis quelques années, l'alimentation devient l'un des domaines de la recherche et de l'interprétation historique. Pour l'abbaye de Saint-Hubert au sens très large, soit "de la dépense pour la nourriture de la communauté, hôtes et domestiques', nous disposons d'un précieux livre de comptes, tenus sans discontinuité pendant un quart de siècle, du 10 décembre 1717 jusqu'au 20 février 1742.  
M.-S. DUPONT-BOUCHAT, Le pénitencier de Saint-Hubert. I. - La maison pénitenciaire des jeunes délinquants, 1840-1867 161
Le 8 juin 1840, l'Etat décrète l'établissement de la maison pénitentiaire des jeunes délinquants dans l'ancienne abbaye de Saint-Hubert. Le pénitencier s'ouvrira le 1er juin 1844. Un peu plus de cent ans plus tard, un procès retentissant aboutit à la fermeture de Saint-Hubert (1953-1954). Ces cent années d'histoire du pénitencier de Saint-Hubert font l'objet d'une série d'articles dans les Cahiers d'histoire.
ce premier article a pour objet l'origine de l'institution et l'histoire des premières années en tant que "maison pénitentiaire pour jeunes délinquants" de 1840-1844 à 1867, avant que n'intervienne la première réforme. L'objectif de ce premier article est de mettre en lumière le contexte économique et social, politique et juridique, idéologique et mental au sein duquel la maison de Saint-Hubert a vu le jour.
 
G. HOSSEY, La bataille de Luchy (Bertrix-Ochamps), le samedi 22 août 1914 183
Le dimanche 2 août 2014 à 19 h, Karl von Below-Saleske, ministre d'Allemagne à Bruxelles, remet à Julien Davignon, ministre des Affaires étrangères, le texte de l'ultimatum allemand. Le 4 août, les troupes allemandes envahissent la Belgique.
Le plan allemand, dénommé plan Schlieffen, prévoit le débordement de l'armée française par son aile gauche. Cette manœuvre implique le passage par la Belgique et donc la violation de sa neutralité.
Dans le Sud-Luxembourg, deux armées allemandes, la IVe armée (Albert duc de Wurtemberg) et la Ve (Kronprinz), se trouvent face à la 4e armée française (général Langle de Cary). Les combats du 22 août, livrés à Maissin, Luchy, Neufchâteau et Rossignol, s'inscrivent dans une même offensive allemande visant le passage de la Semois en direction de la Meuse.
 
J.-P. SERVAIS, Un exode 'en Quarante' 195
Journal de bord tenu du jeudi 9 mai au mercredi 21 août 1940, cette chronique relate les événements de la vie quotidienne au cours de l'exode en France de quatorze Saint-Hubertois qui ont eu la chance d'échapper aux moments les plus tragiques de "la tourmente".  
C. MECHIN, Les corporations actuelles de bouchers sous le patronage de saint Hubert 225
D'entrée de jeu, précisons que l'article n'est pas une recherche historique sur les anciennes confréries de bouchers qui ont eu saint Hubert pour titulaire. L'étude se place dans une perspective actuelle. Au moment de sa rédaction (1981), il existe des groupements de bouchers qui n'ont pas une vocation exclusivement technologique ou syndicale, mais qui se veulent prolongement ou relance des anciennes corporations de métiers. La manière dont fonctionnent ces groupements, les préoccupations qu'ils expriment ont été prises en compte dans une perspective ethnologique. C'est-à-dire qu'à travers ou malgré le clinquant "folklorique" que revêtent certaines manifestations, c'est la structure mentale de ces groupes que l'article tente de saisir. La description ethnographique de ces confréries permet de dégager la cohérence de ces systèmes et d'essayer de justifier le choix de saint Hubert comme patron de confréries de bouchers.  
   
Histoire et Méthode  
P. WYNANTS, Histoire locale et communatuées de religieuses enseignantes, XIXe-XXe s. Orientations de recherche 247
L'étude s'intéresse aux communautés féminines les plus répandues dans le diocèse de Namur et, plus particulièrement, dans la province de Luxembourg: celles qui se consacrent à l'enseignement populaire, gardien et primaire, dans les campagnes et les bourgs. Elle envisage surtout la période 1830-1913, qui correspond à leur expansion et leur diffusion dans l'espace.  
   
L. MARQUET, A propos des 'mousses d'Ardenne' 271
Que sont donc les 'mousses d'Ardenne' dont il est question dans la correspondance de Dom Nicolas Spirlet vers 1768?  
L. MARQUET, Le lycopode dans le parler populaire et dans le folklore 279
Dénominations locales et usages du lycopode dans le folklore.  
J. GILLARD, La fagne et ses produits : les 'mousses' d'Ardenne et leurs utilisations aux XIXe-XXe s. 281
La "fagne" était autre chose que la lande que nous avons vue se détruire peu à peu sous la bêche des défricheurs. Il était des espaces tellement imbibés d'eau stagnante que rien d'utile pour l'agriculture n'y poussait. Seuls les joncs, les saules, les bouleaux, les peupliers trembles et les mousses grandissaient dans les endroits les moins humides. Malgré tout, nous ancêtres parvenaient à tirer parti des produits de ces lieux peu favorisés.  
J. GILLARD, R. d'ORJO & G. HOSSEY, Substructions romaines à Bras-Haut au lieu-dit 'Toray' 283
Poursuivant avec succès ses sondages à Bras-Haut, au lieu-dit Toray, Saint-Hubert d'Ardenne, alors Terre et Abbaye de Saint-Hubert, a, du 24 septembre au 14 octobre 1980, mené à bien sa troisième opération de recherches. Celle-ci a permis de mettre en évidence des vestiges situés à 23 m au nord-ouest des substructions découvertes en octobre 1979.  
M. TIBERGHIEN, L. FAUTRAY & P. DUFRÊNE, Pêle-mêle de rares et belles photographies hubertines d'autrefois 293
Ce nouveau florilège de cartes postales illustrées et photographies inédites complète celui qui a été présenté dans le Tome I des Cahiers d'histoire de Saint-Hubert d'Ardenne.